Service Techniques Culturales
Créé en 2007, le Service Techniques Culturales a progressivement élargi ses champs d’action en développant diverses thématiques de recherche-développement pour proposer aux planteurs des pratiques culturales environnementalement respectueuses, durables et économiquement performantes.
- la maîtrise des mauvaises herbes par voie chimique, portée par le projet TraproH (Traitement raisonné en produit herbicides) et par des méthodes alternatives au tout chimique avec les projets CanécoH (Canne économe en herbicide) et AgriécoH (Agroéquipement et innovation économe en Herbicide) ;
- la fertilisation minérale avec deux programmes d’essais complémentaires. Le premier, se proposant d’optimiser l’usage des fertilisants minéraux et de divers amendements, est conduit avec l’équipe Expérimentation Agronomique du CTICS (Centre Technique de la Canne et du Sucre). Le second, dans le cadre du projet TERO est propre à eRcane. Il porte sur la connaissance de la valeur fertilisante de Matières fertilisantes d’origine résiduaire (Mafor) en vue de les substituer aux engrais minéraux importés ;
- le travail du sol et la mécanisation avec le projet Techniques culturales simplifiées & mécanisation. Tout en développant son propre axe de travail porté sur une plantation précédée d’un travail minimum du sol, ce projet vient en appui aux projets relatifs à la maîtrise de l’enherbement et à la fertilisation de la canne ;
- la diffusion des techniques et des conseils qui s’appuie sur la création et la distribution de divers supports de communication mais aussi sur l’accompagnement des techniciens du développement par l’implantation de parcelles de démonstration conduites chez les planteurs et avec eux, dans le cadre du RITA Canne.
Maitrise des mauvaises herbes
Les conditions de culture en milieu tropical humide ou sous irrigation sont particulièrement favorables au développement des mauvaises herbes. Des essais de nuisibilité ont montré que la canne à sucre est très vulnérable à l’enherbement, des premiers mois de sa culture, à la fermeture de son couvert. Les pertes de rendement peuvent atteindre 400 à 500 kg par hectare et par jour de concurrence.
À La Réunion, l’Indice de Fréquence de Traitement Herbicide (IFTH) sur la canne à sucre est relativement faible (IFTH régional de 3,6 ) grâce notamment à la présence d’un paillis au sol quasi permanent. Si des techniques alternatives à l’emploi de produits phytopharmaceutiques sont en cours (projets CanécoH et AgriécoH), le recours aux herbicides demeure toujours nécessaire pour la performance agricole des parcelles cannières. Avec des suppressions régulières d’homologation des herbicides et le caractère mineur de la culture, la conduite d’un programme d’homologation de nouvelles spécialités ainsi que la mise au point de traitements à IFTH réduit par des associations sont nécessaires et ont pris un caractère d’urgence (projet TraproH).
Fertilisation
Avec une production moyenne approchant 80 t/ha à La Réunion, l’exportation en éléments minéraux d’une culture de canne nécessite une fumure importante qui se doit d’être équilibrée pour maintenir ce niveau de production, voire le faire progresser et assurer au planteur un revenu d’un bon niveau et aux sucreries un approvisionnement suffisant. Pour y répondre économiquement mais aussi garantir une production environnementalement respectueuse, des travaux sont conduits sur différents engrais et amendements.
Ces travaux portent tant sur des engrais minéraux, qui à ce jour répondent encore à l’essentiel des besoins nutritifs de la canne, que sur diverses Mafor (Matières fertilisantes d’origine résiduaire), importantes sources d’éléments nutritifs locales qui pourront à terme se substituer aux premiers.
Travail du sol simplifié & mécanisation
L’équipe travaille sur le projet visant à tester la mise au point d’itinéraires techniques de préparation minimale du sol avant plantation.
En cohérence avec les projets CanécoH et AgriécoH, elle évalue l’impact de divers niveaux de paille de canne laissée au sol à la récolte pour la maîtrise de l’enherbement ainsi que divers outils de désherbage alternatifs.
Enfin, elle apporte son appui au projet TERO sur les épandages de Mafor.
Plusieurs outils ont été testés ou mis au point par le projet depuis ses débuts :
- le Glyphomulch, qui détruit les souches de canne, sans action sur le sol des interrangs ;
- run rotavator pour la destruction des anciennes souches et la fermeture des sillons après la pose des boutures ;
- l’aérofaneur et le faneur, testés pour remuer les pailles des inter-rangs afin d’arracher les jeunes pousses de mauvaises herbes (en collaboration avec le projet CanécoH) ;
- un épandeur simultané d’engrais et de Bétel®, assurant aussi en une seule intervention, le rebouchage du sillon lors de la plantation.
La mécanisation est un élément incontournable du développement de nouvelles techniques. Le réglage des équipements requiert des actions de formation auxquelles ce projet pourra contribuer dans le cadre du Rita canne.
Diffusion des techniques et conseils
Pour diffuser les techniques éprouvées et les résultats des expérimentations, et ainsi conseiller les planteurs de l’île dans l’amélioration de leurs pratiques et l’intégration d’une dimension agro-écologique, eRcane s’appuie sur un panel d’outils et de supports de communication.
Parmi ces outils, le réseau RITA Canne, animé par eRcane développe la mise en place de parcelles de démonstration pour le transfert de pratiques éprouvées et performantes. Autour des planteurs, ces parcelles de démonstration, sont de véritables carrefours de rencontres entre les partenaires de la filière : institut de recherche, institut techniques, organismes d’appui au développement, partenaires financiers.
Divers supports de communication sont créés et distribués au sein des Pôles Canne mais aussi sur divers sites internet : eRcane, COATIS, ECOPHYTOPIC) : fiches techniques, rapports d’essais, articles scientifiques, posters, vidéos (internes et via Terres d’ici), etc….
Diverses manifestations complètent ces supports de communications : visites d’essais, participation à des journées techniques de transfert (Agrofert’ïles, Nuit agro-écologie, Foire de Bras Panon, etc.), interventions dans la formation et l’enseignement agricole (Lycées agricoles, BTS, BPREA, MFR, etc.), participation à la revue Caro Canne.